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Les premiers alphabets

  • lmcalligraphie12
  • 3 déc.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 déc.

Par Leïla Mordi


Qui a inventé l’alphabet ? Quelles sont les origines de l’alphabet ? Quelle est l’histoire de nos lettres ? Petit retour en arrière pour comprendre tout cela.

Avant d’entrer dans le vif de notre sujet sur l’apparition des premiers alphabets, petit rappel sur l’apparition de l’écriture il y a plus de 5000 ans : cette transition dans l’histoire des hommes est importante. En effet, cette invention permet de distinguer la préhistoire de l’histoire, puisque désormais, l’homme peut garder une trace de ce qu’il fait (culture, bétail, loi, religion…). 

L’écriture apparaît en plusieurs endroits du globe, signe que l’homme avait besoin d’un moyen pour communiquer. Toutefois, les traces les plus anciennes ont été retrouvées en Mésopotamie, dans la cité d’Uruk (au sud de Bagdad), où des milliers de tablettes de cire ont été découvertes (3300 ans av. J.-C.). En Égypte, un système d’écriture voit également le jour autour de 3100 ans av. J.-C. : les hiéroglyphes ; sans qu’on puisse attester d’un lien entre ces deux systèmes.

Apparition des écritures dans le monde — réalisation de Leïla Mordi (LM calligraphie)
Apparition des écritures dans le monde — réalisation de Leïla Mordi (LM calligraphie)

Ces premiers systèmes d’écriture sont considérés comme des pictogrammes, c’est-à-dire qu’on dessine ce qu’on voit. Pour les idées plus complexes ou abstraites, il est possible de combiner deux pictogrammes. 

Cela nécessite alors un nombre de signes très important. Pour simplifier l’ensemble, il arrive qu’un pictogramme ait plusieurs significations proches de son dessin d’origine. Cela représente des idées, on passe alors de pictogrammes à idéogrammes (hiéroglyphes, chinois).

Le système reste toutefois complexe et nécessite l’apprentissage d’un nombre de signes très grand (parfois jusqu’à 6000 signes). Il serait alors intéressant de trouver un système simplifié.


Et petit à petit ce système voit le jour, l’idée est simple : on se concentre sur le son d’un signe ou d’un idéogramme, jusqu’à ne conserver que le son initial (il s’agit du principe d’acrophonie, ex. A comme Amour). L’image, l’idéogramme n’a alors plus la même importance et le signe devient abstrait pour ne représenter plus qu’un son, il s’agit alors d’un phonogramme.

Sont alors conservés des sons simples qui permettent de retranscrire une langue dans son intégralité. Résultat possible avec un ensemble de 20 à 30 signes au lieu des milliers au début de l’invention de l’écriture.

Et cela débute très probablement autour de 1800 av. J.-C., dans le Sinaï (actuelle péninsule arabique à Serabit el-Khadim, un complexe de mines de turquoise exploitées par les Égyptiens). Il s’agit des premières traces d’un alphabet connu : l’alphabet protosinaïtique.

Puis un peuple du nord, un peuple de commerçants et de marins s’inspire de cette invention tellement pratique pour communiquer et marchander. Il s’agit des Phéniciens (le territoire historique de la Phénicie : Liban, Syrie, Palestine et Israël actuels). Ils diffusent alors leur système d’alphabet dans le moyen orient et sur tout le pourtour de la méditerranée. L’alphabet est alors adopté par les Grecs, les Romains, les Hébreux et les Arabes. 


Autour de l’an 0 les Romains adoptent l’alphabet issu des Étrusques et des Grecs avant eux pour former notre alphabet tel que nous le connaissons et l’employons aujourd’hui. Son histoire ne s’arrête pas là bien sûr, mais ça, c’est un autre sujet. 


Exemple de l’évolution de la lettre A pour mieux comprendre tous ces changements :


Évolution de la lettre « A » — alphabet latin — réalisation de Leïla Mordi (LM calligraphie)
Évolution de la lettre « A » — alphabet latin — réalisation de Leïla Mordi (LM calligraphie)

Dans le Sinaï, non loin de l’Égypte, l’inspiration des hiéroglyphes est proche. Certains signes sont alors réutilisés tel celui du bœuf. Son importance est grande tant par son symbolisme (dieu) que par son utilité (le bœuf est d’une aide primordiale dans le système agricole). Le bœuf est désigné sous le terme d’« Alef » ou « Alif » ou « Alouf ». 

Ainsi on va garder le son principal « A » et la tête du bœuf comme représentation, la première lettre de l’alphabet est ainsi née. En quelques tracés, la tête de bœuf représente le son A. 

Quelques siècles plus tard, les Phéniciens récupèrent ce tracé, mais orientent la lettre différemment et la simplifient, car l’image d’origine (le bœuf) ne compte plus. Les Grecs puis les romains font le même exercice de simplification et de rotation jusqu’à arriver à notre A actuel. Et cela vaut pour toutes nos lettres !


Bibliographie

  • L’odyssée de l’écriture — Arte

  • BNF — les essentiels — alphabet grec et latin

  • La naissance de l’alphabet avec le Prof. David Hamidovic — un film de Stéphane Goël

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