L'interview encre-nous de Xavier
- Koraline
- 21 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 oct.
Tes débuts en calligraphie : quand, comment, où, avec qui, pourquoi ?
Mon plus lointain souvenir, mais qui me laisse une trace indélébile, remonte à l’année de ma grande section maternelle. J’ai eu la chance d’avoir un instituteur qui écrivait au tableau de manière magistrale ; ses pleins et ses déliés à la craie blanche m’émerveillaient. J’ai donc
commencé à 5 ans l’apprentissage de l’écriture à la plume Sergent Major.
Calligraphe à temps plein, ou salarié le jour et calligraphe la nuit ?
À plein temps depuis plus de 20 ans. Dès ma formation à l’Institut Alcuin, j’ai commencé à organiser des stages, car, au-delà de la création artistique, la pédagogie a toujours été ma passion. J’ai eu l’occasion d’enseigner la guitare, mais aussi l’équitation, deux disciplines qui m’ont beaucoup apporté en termes de rythme et d’équilibre dans mon métier de calligraphe.
J’aime calligraphier le matin où je suis le plus inspiré, ou tard le soir quand tout le monde dort et que le silence s’installe.
Si tu ne devais choisir qu’un seul outil ?
Si je ne devais garder qu’un seul outil, ce serait une cagette à salade pour la calligraphie gestuelle, car elle est d’une expressivité remarquable.
Et une seule écriture ?
L’onciale ; c’est la plus belle des écritures (sujet de mon mémoire de fin d’étude à l’Institut Alcuin), car c’est l’écriture de l’Amour.
La calligraphie c’est en silence ou en musique ?
Silence total ; tout au plus l’eau qui coule et les oiseaux. Ce qui ne m’empêche pas de travailler, de temps en temps, en improvisation avec des musiciens.
La chose dont tu es le plus fier ?
Mes tableaux et poèmes sur les bois flottés. Ils ont donné lieu à un recueil que vous pouvez trouver sur mon site.
Ton pire raté, moment de stress ou de doute ?
Une commande pour une cliente, réalisée dans la douleur, résultat déplorable (à mon sens). Mais la cliente a adoré. Allez savoir ! Ne serait-ce pas ça l’inspiration, le ressenti de quelque chose qui nous dépasse et qui ne nous appartient pas ?
Tes inspirations (calligraphie et autres domaines).
La musique, que je pratique en amateur, m’apporte beaucoup en termes de rythme et aussi pour le sens de l’improvisation qu’elle confère.
La nature aussi, tout ce qui vit et dont l’énergie me nourrit.
Et la littérature bien sûr, Christian Bobin, Rudyard Kipling, frère Christophe de Tibhirine.
Un conseil pour un calligraphe débutant.
Ne jamais attendre d’avoir le niveau pour te lancer dans un projet inspiré d’un auteur qui t’a construit. Si tu fais de la calligraphie pour la calligraphie, c’est mort !!! Sois un artisan au service du texte. Ils ont tous une dimension sacrée qu’il te faudra révéler. Mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas ton cerveau qui gère ça, mais ton souffle. C’est magique !
Projets en cours et à venir ?
Aller écrire l’eau et la roche en Bretagne.
Une page, une association, une initiative, une personne que tu aimerais nous faire connaître.
Hassan Massoudy ; au-delà de la qualité de sa calligraphie, c’est surtout son humilité et son attitude d’artisan, au service du texte et des grands maîtres soufis, qui me semblent exemplaires.
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